Nathanaël, ou l’étrange art du déplacement : Le Carnet de somme et son apatride traversée de frontières

Abstract:

La pratique liminaire qui se donne à voir dans Carnets de Somme imagine le soi délesté d’assises traditionnelles nettement délimitées : genre, sexe, nominalisation, ainsi récit, donc trame narrative. Il s’agit d’une esthétique qui trace les contours mouvants de l’identité dite queer, faisant de ce fait allusion aux catégories genrées et génériques héritées de la tradition qui ont limité la conceptualisation du genre, qu’il soit littéraire ou sexuel. Cette esthétique-éthique suggère des ouvertures, des chemins de traverse qui ont à voir avec le refus viscéral de la fixité identitaire traditionnellement imposée, particulièrement délétère pour le féminin traditionnellement dévalué. Ce qui fait l’originalité de la posture de N., l'instance énonciative, donc, c’est l’élargissement de sa situation d’entre-deux à une prise de position qui à la fois englobe et déstabilise, comme on l’a vu, diverses frontières, afin de remettre en question rien de moins que les fondements de la représentation de l’être : sont atteintes les représentations du soi et de l’autre, et donc, nécessairement, des frontières des sexes, des assises de la langue (pronoms), des langues, du singulier et du collectif, et par là, de l’entrechoquement des langues-cultures.


This article “Nathanaël, ou l’étrange art du déplacement : Le Carnet de somme et son apatride traversée de frontières” originally appeared in Queer Frontiers. Spec. issue of Canadian Literature 224 (Spring 2015): 33-45.

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