Emilie Sarah Caravecchia, occupante de Tiohtià:ke (Montréal), est professeure de littérature française au Collège Montmorency et est coordonnatrice du programme de Littérature. Après, quelque quinze années d’enseignement, elle est retournée à l’Université de Montréal, au Département de littératures et de langues du monde, où elle a amorcé ses recherches sur les littératures autochtones produites dans le contexte francophone du Québec.
Elle a publié dans Libérer la colère (2018) et Post-Scriptum (2019). Elle a également remporté la Bourse d’excellence en Études Autochtones du Festival Métropolis Bleu pour son essai Que veut dire une société juste? (2020).
Article
“Se redéfinir dans la langue colonisatrice. Nouvelles voix autochtones francophones : Chroniques de Kitchike de Picar-Sioui et Bréviaire du matricule 082 de Cousineau-Mollen”
Abstract
L’écriture littéraire dans la langue colonisatrice est un choix conscient pour l’auteur.trice autochtone. Dans Chroniques de Kitchike de Louis-Karl Picard-Sioui (Wendat) et de Bréviaire du matricule 082 de Maya Cousineau-Mollen (Innu), ces deux nouvelles voix littéraires illustrent la dépossession identitaire des leur. Chez P.-Sioui, la réappropriation passe par l’humour et les jeux sémantiques. Dans ses nouvelles, il illustre les travestissements identitaires en jouant sur les vocables et en soulignant le caractère fictif de la connaissance des langues ancestrales. Pour C.-Mollen, la réappropriation de la narration identitaire s’exprime plutôt par le sarcasme et la colère. Si, la poétesse joue sur la langue coloniale législative ayant réduit l’identité « indienne » à des chiffres, elle y répond par la résurgence de l’Innu-aïmun. Cela dit, sa réappropriation est également celle de sa condition de femme autochtone revendiquant sa sexualité libérée des fictions coloniales de la princesse ou de la « squaw ».
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