Aaron d’Yves Thériault ou comment transgresser l’entre-deux

Abstract:

Cet article propose une analyse de l’orientation spatiale dans le seul véritable roman urbain d’Yves Thériault, Aaron. Les deux protagonistes, le grand-père Moishe et le petit-fils Aaron, vivent dans des mondes de plus en plus différents. L’espace clos de son appartement dans le ghetto juif de Montréal est le domaine du grand-père, tandis que le petit-fils s’enfuit de la maison pour aller chercher dans la montagne, nature sauvage en plein centre de la métropole canadienne, son identité. Ce contraste est examiné à l’aide de métaphores d’orientation déterminées par le linguiste George Lakoff et le philosophe Mark Johnson, qui montrent que les sentiments humains par exemple sont appréhendés en termes de verticalité et que cette expérience humaine s’exprime dans notre langage quotidien sous forme de métaphores. Cette analyse montre comment la spatialité exprime l’écart de plus en plus grand et inévitable entre deux générations, et de quelle façon les deux protagonistes réagissent à cet éloignement.


This article “Aaron d’Yves Thériault ou comment transgresser l’entre-deux” originally appeared in Canadian Literature 206 (Autumn 2010): 74-87.

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