Le coeur de la tempête. Prise de Parole and
Herménégilde Chiasson et Louis-Dominique Lavigne signent, avec Le cœur de la tempête, une pièce destinée à un public adolescent mettant en scène un couple de baby-boomers, Michel et Christiane, qui, même s’ils s’aiment encore, décident de rompre le soir du réveillon de 1999. Il faut dire que lors de leur mariage, ils avaient élaboré et signé un contrat où ils stipulaient qu’ils s’engageaient à rester ensemble pendant vingt-cinq ans, à la suite de quoi ils devaient obligatoirement se séparer « afin d’accueillir le cœur neuf ce nouveau millénaire ».
En ce soir de fête, ils doivent donc trouver comment annoncer la nouvelle à leurs enfants, Sébastien et Geneviève, qui sont conviés au foyer familial pour célébrer la venue de l’an 2000 avec eux. En les attendant, Michel et Christiane se souviennent de leur passé, de leurs parents et de leur jeunesse tout en discutant de celle de leur progéniture. Au fil de leurs conversations et de celles qu’ils ont au téléphone avec leurs enfants, le lecteur se familiarise avec le cheminement personnel de chacun des personnages. Retour vers le passé, mise en perspective du point de vue de chaque génération vis-à-vis des autres, discussions autour des choix de vie des jeunes, et réflexions sur l’avenir ponctuent ainsi le 31 décembre 1999 de cette famille grâce à laquelle le nouveau millénaire s’ouvre sur une note d’amour et d’espoir malgré les différents et les conflits qui ponctuent leur vie.
Avec cette pièce, Chiasson et Lavigne affirment avoir voulu « mettre en parallèle [leur] adolescence et celle des ados ». Ils explorent ainsi avec justesse les rapports entre les générations et leurs préoccupations.
Il faut, par ailleurs, souligner que cette pièce a été conçue pour être jouée par un comédien et une comédienne qui doivent « interpréter tous les personnages qui y évoluent. Comme si ceux-ci faisaient partie de l’univers psychique de Michel et Christiane [les baby-boomers]. Comme si toute la pièce, au fond, se passait dans leurs têtes », dans un décor plus suggestif que réaliste.
À lire, et surtout à voir sur scène.