Cet article pose la question des rapports entre le modernisme et la « vieille gauche » au Québec au cours de la première moitié du XXe siècle en passant en revue un certain nombre d’écrivains considérés aujourd’hui comme des pionniers du modernisme : les « exotiques » (Paul Morin, René Chopin, Guillaume Lahaise et Marcel Dugas), Louis Dantin, quelques écrivains des années trente, les Automatistes et, finalement, Jacques Ferron. S’il reste beaucoup de recherches à faire dans ce domaine, car les renseignements manquent souvent à ce sujet – sans doute à cause de l’opprobre qui pesait sur la gauche –, il appert que, à un moment donné de leur vie, la plupart de ces auteurs témoignent d’un penchant vers la gauche. En outre, la défense d’une littérature moderniste, dans le contexte québécois de l’époque, constituait de facto un acte anti-traditionaliste et anti-Église, n’en déplaise à l’habitus de l’art pour l’art que Pierre Bourdieu identifie avec l’avant-garde moderniste européen.
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